02.08.2016

L'abattoir rouvre après un arrêt provisoire d'activité

Les Services Vétérinaires avaient fait une demande d'arrêt provisoire d'activité suite à un dysfonctionnement électrique le 7 juillet 2016.

Suite à des problèmes d’électricité, les Services Vétérinaires ont demandé l’arrêt provisoire de l’activité de l’abattoir dans un courrier daté du 7 juillet. «Il n’était pas possible de continuer à travailler dans ces conditions, il y avait parfois des coupures pendant les journées d'abattage» explique Mario Poggio, le chef des Services Vétérinaires et Phytosanitaires pour qui l’abattoir fonctionnait jusque à la réduction de l’ampérage très bien d’un point de vue vétérinaire, et produisait une viande de qualité.  «Entre le moment où on assomme la bête et où l’on dépose sa carcasse dans la chambre froide, il ne doit pas s’écouler plus de 45 minutes pour éviter un développement bactérien important » rappelle-t-il.

Face à des factures d’électricité trop élevées, la SEABAT (société d’exploitation de l’abattoir) avait fait diminuer l’ampérage de son abonnement EDF. Mais il était alors devenu trop juste, la plupart des équipements fonctionnant à l’électricité.Julien Gumbs chargé de la filière agricole à la CCI et animateur de l’association pour le développement de l’élevage et la promotion des produits agricoles locaux (ADEPPAL) dit avoir demandé à EDF de rétablir l’ampérage initial le 26 juin dernier : «mais personne n’est venu avant le 20 juillet».

Selon lui, le problème n’aurait pas pris une telle envergure si l’abattoir était équipé comme prévu, d’un groupe électrogène de secours. «La COM a l’obligation de fournir un groupe électrogène que l’on attend depuis un an. Nous sommes conscients des difficultés mais cela n’explique pas tout. Quelques mois de retard ok, mais un an, c’est qu’il y a du mépris ! ». Eleveurs et exploitants sont d’autant plus en colère qu’ils n’auraient été informés de cette demande d’arrêt provisoire d’activité que le 22 juillet. «Nous n’avons même pas reçu un coup de fil de la COM qui est au courant depuis le 8 juillet» déplore Julien Gumbs.

Finalement, après avoir été prévenus du retour de l’ampérage initial, les Services Vétérinaires ont autorisé ce mardi 2 août la réouverture de l’abattoir. Le dernier abattage avait eu lieu le 29 juin, le prochain est programmé pour le 4 août. La COM devrait par ailleurs commander un groupe électrogène.

S’il salue cette réouverture, le porte-parole de l’ADEPPAL ne se réjouit pas pour autant. Lors d’une réunion d’urgence le jeudi 28 juillet avec les éleveurs pour parler de la situation générale et de l’abattoir en particulier, ceux-ci ont exposé leurs difficultés et conclu : «soit on arrête notre activité soit on exige des réponses on a besoin d’action». Vendredi 29 juin l’ADEPPAL a alors adressé un courrier à la Collectivité exigeant une réunion ce mardi 2 août pour «connaître les orientations de la Com pour l’agriculture sur son territoire et obtenir des réponses claires et précises à [ses] revendications.». N’ayant pas reçu de réponse jugée satisfaisante, les adhérents de l'association promettent de passer à l’action dès mercredi 3 août : «Nous passons au plan B et vous le découvrirez à partir de demain ».

 

L’abattoir, inauguré un an plus tôt, a débuté son activité commerciale le 17 novembre 2015. Le tonnage prévisionnel de la première année s'élevait à 80 tonnes, mais après 6 mois il n'est que de 15 tonnes. L'abattoir compte trois employés et opère en moyenne un abattage par semaine. Les clients principaux sont les bouchers du marché de Marigot. 

Fanny Fontan