24.09.2019

Nouvelle crise politique à Sint Maarten

La Première ministre demande la tenue de nouvelles élections fin novembre.

La partie hollandaise traverse une nouvelle crise politique. La Première ministre, Leona Romea-Marlin a évoqué l’article 59 de la Constitution afin de dissoudre le Parlement de Sint Maarten et d’organiser de nouvelles élections, les précédentes ayant eu lieu il y a un an et demi. Elle en a informé le gouverneur, Eugene Holiday.

Plus tôt ce mois-ci, Franklin Meyers, membre du Parlement, a retiré son soutien du gouvernement UD / SMCP et s’est déclaré membre indépendant ; Sarah Wescot-Williams étant la leader de l’UD et la présidente du Parlement, Claude Peterson celui de SMCP. Ces derniers ainsi que Silveria Jacobs de l’USP et la Première Ministre ont rencontré le gouverneur afin de discuter des conséquences politiques.

Samedi dernier, un accord d’un nouveau gouvernement a été signé par neuf membres du Parlement, soit les cinq membres du parti NA, les deux de l’USP et les indépendants Luc Mercelina et Chanel Brownbill. Cette proposition de formation a été transmise par Sylvia Jacob au gouvernement dimanche ; des copies ont été adressées à la présidente du Parlement et à la Première ministre.

Dans une conférence de presse donnée hier, Leona Romeo-Marlin a accusé les membres de l’opposition de créer «un environnement toxique ». «Le pays est devenu ingouvernable, avec de nombreux membres de la coalition au Parlement qui pensaient qu’ils pouvaient dicter au conseil des ministres, ou à un ministre, ce qu’il devait faire, au mépris total de notre constitution et en violation de la voie qu’ils avaient prise », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «le principe le plus élevé des Trias Politica est constamment mis en péril. Nous savions tous qu’il y avait des personnes influentes, en dehors du Parlement, qui essayaient activement de prendre le siège du pays, tout en étant confortablement assises à l’arrière et en n’ayant aucune responsabilité. Malheureusement nous devons avouer qu’ils ont gagné.»

Nommée en janvier 2018 Première ministre, Leona Romeo-Marlin s’est défendue d’avoir «fait tout ce qu’elle pouvait pour aider le pays à se reconstruire». Elle a nié avoir voulu mettre fin aux relations avec les Pays Bas ou la Banque mondiale comme cela a pu être dit. Elle a rappelé avoir permis l’octroi de 580 millions de dollars pour la reconstruction.

Elle a confié «n’avoir rien à gagner » avec de nouvelles élections et «n’être plus intéressée par la politique si elle doit se faire dans un tel contexte ».

Dans son courrier au gouverneur, la Première ministre suggère la tenue d’élections le 25 novembre prochain et une entrée en vigueur du nouveau gouvernement le 23 décembre.

Le gouverneur indique dans un communiqué de presse avoir pris acte de l’ensemble des propositions. Il va mener aujourd’hui et demain des consultations pour apprécier la faisabilité de former un nouveau gouvernement.

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

République bananière...notre COM n'est pas mieux lotie dans l'incapacité à gouverner dans l'intérêt général !

Peut-être y aurait-il moins d'instabilité, du coté hollandais, si une prime de sièges supplémentaires était accordée au parti gagnant, comme c'est le cas du côté français...