15.12.2019

Eau : comprendre les tests réalisés par Saur, l'EEASM

Jeudi, Saur a indiqué à la préfète que l'eau de ville n'était plus polluée aux bromates ; l'ARS l'a confirmé le lendemain. Saur a fourni les tests réalisés selon une norme ISO. Comment la dépollution a-t-elle été réalisée ? Comment comprendre les tests ? Eléments de réponse.

Qu’est-ce que l’ISO et une norme ?

ISO est l’organisation internationale de normalisation. Sa vocation est d’établir «des documents qui définissent des exigences, des spécifications, des lignes directrices ou des caractéristiques à utiliser systématiquement pour assurer l’aptitude à l’emploi des matériaux, produits, processus et services ».

Parmi les quelque 22 000 normes internationales dites ISO rédigées, existe la 10304 spécifique à la qualité de l’eau. La partie 1 de cette norme (10304-1) définit le dosage du bromure, chlorure, fluorure, nitrate, nitrite, phosphate et sulfate ». Elle spécifie «une méthode pour le dosage des ions bromure, chlorure, fluorure, nitrate, nitrite, orthophosphate et sulfate dissous dans l'eau, par exemple l'eau potable, les eaux souterraines, les eaux de surface, les eaux usées, les lixiviats et l'eau de mer, par chromatographie des ions en phase liquide».

C’est selon cette norme ISO 10304-1 que les tests ont été effectués à Saint-Martin.

La recherche des bromates est-elle obligatoire ?

La recherche de bromates dans l’eau potable n’est pas une obligation en France, c’est pourquoi les tests n’ont pas révélé leur présence.

Si les tests de qualité de l’eau sont obligatoires à la sortie d’usine, ils ne le sont pas dans les canalisations. Les bromates ne sont pas non plus automatiquement produits dans l’usine mais peuvent se développer dans les réseaux. C’est pourquoi les tests de bromates réalisés à la sortie d’usine ont pu se révéler négatifs à leur présence.

De plus, la qualité de l’eau peut être bonne d’un point de vue bactériologique mais non potable en raison de bromate. Le bromate n’est en effet pas une bactérie, donc il n’est pas détecté dans les recherches de bactéries par les laboratoires, même assermentés.

Comment les bromates ont-ils été éliminés ?

A Saint-Martin, les bromates ne se développaient pas au niveau de la production mais dans les réseaux, par des réactions chimiques impliquant le produit utilisé pour la désinfection. L’établissement des eaux a donc mis en place une désinfection des réservoirs de Morne Valois et Mont des Accords par un autre produit, le dioxyde de chlore, qui empêche la réaction chimique à l’origine de la formation des bromates. Des équipements spécifiques ont été commandés, livrés et installés début novembre pour un montant de près de 400 000 euros.

Quels sont les résultats ?

L’EEASM et Saur ont réalisé des tests les 5 et 9 décembre et les résultats ont révélé un taux de bromates inférieur à 5 microgrammes par litre alors que le seuil réglementaire est 10 microgrammes par litre.

Les tests ont été effectué sur l’ensemble du territoire : Oyster Pond, Belle Plaine, Colombier, Terres Basses, rue de Hollande, Hôpital, sortie réservoir Galisbay, Morne Valois, Mont des Accords, Quartier d’Orléans et Anse Marcel. A noter qu’aux Terres Basses, Oyster Pond et Belle Plaine, deux tests ont été réalisés ; c’était à ces endroits où le plus fort taux de bromates avait été constaté en mai dernier.

L’agence régionale de santé a également réalisé des tests sur l’ensemble du territoire qui ont donné les mêmes résultats. Ceux-ci ont été envoyés au président de la Collectivité qui peut ainsi lever l’interdiction de consommer l’eau potable. Les résultats de l’ARS sont les seuls qui sont légalement reconnus.

Les bromates peuvent-ils se redevélopper ?

Selon l’EEASM, le nouveau dispositif installé (utilisé ailleurs dans le monde) garantit la lutte contre le développement des bromates. L’établissement des eaux indique toutefois qu’il procèdera régulièrement à des tests pour le vérifier.

Enfin, l’EEASM est en train d’ajuster les dosages de chlore pour que l’eau ne le sente pas ; ce sont surtout les personnes proches des équipements qui le sentent.

 

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

tres interessante information les blocages des routes ne sont que secondaires

Selon "la norme ISO 10304-1 " ? Pas certifié AFAQ ?
Je vais aussi m'attester "selon le RNCQ" sans faire appel aux organismes habilités pour ce faire !
Very good joke !