15.01.2020

Violences conjugales : elle avoue avoir menti

Son compagnon avait été convoqué devant le tribunal car elle l'avait accusé de l'avoir frappée.

«Ce n’est pas votre maison ! », lui a lancé le tribunal. JLC, âgé de trente-quatre ans, a en effet souvent comparu devant le tribunal de Saint-Martin pour des faits de violences. Le 8 janvier, il était convoqué pour des faits de violences sur sa compagne et l’est encore demain pour des faits similaires commis en juin 2019 (mais sur une autre femme). Toutefois, il a la semaine dernière été relaxé ; la victime ayant avoué avoir menti.

Le 1er décembre dernier, ML appelle la gendarmerie car son compagnon est violent à son encontre alors qu’ils se trouvent à son domicile à Quartier d’Orléans. Elle explique avoir reçu des coups de poing au visage et de poêle dans le dos. Elle déclare également que JLC aurait frappé son fils, mineur.

Aux gendarmes et à la barre, JLC nie les faits qui lui sont reprochés. Il raconte qu’il était en train de faire à manger quand «elle a commencé à l’embêter, à l’énerver en dansant sur K (une connaissance du couple présent au moment des faits), que le fils d’elle s’en est mêlé, qu’il lui a dit de rester en dehors de tout ça». Il a dit qu’il voulait partir mais «qu’elle ne voulait pas qu’il parte». L’enfant ainsi que K ont confirmé que le couple s’était disputé ensuite dans la chambre.

En milieu d’audience, ML, la compagne, est arrivée au tribunal. Elle s’est assise, à écouter une partie des débats puis a voulu partir. Mais elle a été sommée par les juges de rester afin de pouvoir témoigner, les circonstances de la dispute et des soi-disant violences apparaissant en effet peu claires.

ML a donc été appelée à la barre. Peu loquace, elle a finalement avoué : «ce qu’il dit, c’est vrai». Elle a confirmé avoir dansé sur K pour énerver JLC et ne pas avoir été frappée par celui-ci, ni son fils.

A la question «pourquoi alors avez-vous menti ?», ML n’a pas pu répondre.

Les juges ont tenté de lui faire prendre conscience de la gravité de ses dénonciations calomnieuses. «Avant cette affaire, nous avons vu une autre histoire de violences conjugales, la femme se faisait vraiment battre, elle a appelé les gendarmes qui ne sont jamais venus. Dans votre cas, vous les avez appelés et ils sont venus… pour rien. La prochaine fois que vous les appellerez, peut-être auront-ils un doute sur la véracité de vos propos », lui a-t-il rétorqué.

Le vice-procureur qui a reconnu que JLC avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec ML, et rapidement convoqué devant le tribunal car son casier ne jouait pas en sa faveur, a demandé sa relaxe. Des réquisitions qui ont été suivies par les magistrats.

Estelle Gasnet