24.03.2020

Lutter contre «la délinquance d’opportunité», la priorité des autorités

Une hausse de la violence, précisément des braquages, voilà ce que redoute la population en cette période de confinement. Tout le monde a encore à l’esprit les dizaines de pillages post Irma. Le manque d’argent lié à l’absence de travail ou de jobs, va inciter les individus à vouloir agir.

Dimanche, un homme a été tué en partie hollandaise par un individu qui voulait lui voler son scooter ; les faits se sont déroulés en pleine journée sur le parking d’un supermarché. Ce matin, une agression s’est produite en partie française, à Bellevue. Un individu a volé avec violence un scooter.

Lutter contre «cette délinquance d’opportunité» est l’une des priorités de la préfète et des forces de l’ordre.

«Nous avons mis en place un dispositif particulier dès le début de la crise», explique le commandant Stephan Basso. Cela consiste en des «surveillances en permanence, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ainsi qu’en des contrôles sur zones à des endroits stratégiques». Jour et nuit gendarmes, agents de la police aux frontières (PAF) et policiers territoriaux patrouillent en partie française. «Les contrôles des personnes et véhicules sont systématiques la nuit», précise le chef d’escadron.

Le principal objectif est de vérifier les attestations de déplacement mais le contrôle peut se révéler plus important si le véhicule ou le conducteur est suspect. La présence sur le terrain doit aussi être dissuasive.

«Tous les jours, nous avons une réunion avec la gendarmerie et PAFafin d’adapter le dispositif en fonction du contexte. Le dispositif est révisé quotidiennement», ajoute la préfète qui déplore l’agression survenue mardi matin à Bellevue. La stratégie côté français est d’optimiser les contrôles à des points stratégiques, dont les frontières.

Sur ce point, la préfète s’est entretenue hier avec la Première ministre de Sint Maarten et cet après-midi le commandant de gendarmerie doit rencontrer son homologue côté hollandais afin de pouvoir mettre en place des contrôles communs. «Les gendarmes sont déjà à Bellevue mais ce serait bien que la police de Sint Maarten soit aussi présente à la frontière. Ainsi la KPSM et la gendarmerie pourraient contrôler les entrées et les sorties», confie la préfète.

Silveria Jacobs partage l’avis de la préfète. Ces mesures communes déjà mises en place par le passé, sont en train d’être définies.

Enfin, autre mission des forces de l’ordre, veiller à ce que des rassemblements ne se fassent pas devant les supérettes. Souvent des personnes entrent acheter une bière ou autre boisson et restent devant le commerce pour la boire. Ce qui peut créer des conditions à la commission de violences, en dehors du fait que les rassemblements de ce genre sont interdits pour lutter contre la propagation du coronavirus.

Estelle Gasnet