18.06.2020

Toujours pas d'actions pour réduire les runs sauvages

Depuis plusieurs semaines, les runs sauvages se multiplient à Bellevue, Quartier d’Orléans ou à la Baie Nettlé, tous jours des courses ont lieu sur la ligne droite allant aux Terres Basses. Un accident avec un automobiliste a eu lieu en février dernier, le conducteur de la voiture a été percuté par le pilote d’une moto qu’il n’avait pas vue dans la nuit.

La situation n’est pas nouvelle, néanmoins toujours aucune réponse n’est apportée de manière pérenne pour réduire les runs sauvages..

En 2014, année où plusieurs jeunes s’étaient tués sur la route, le conseiller territorial Jules Charville avait mis à disposition un terrain dont il est propriétaire, aux jeunes de Sandy Ground qui étaient nombreux à pratiquer le wheeling sur la route. Le « prêt » avait été de quelques mois car Jules Charville devait y développer un projet.

En 2016 et 2017, des courses de moto ont eu lieu dans un cadre réglementaire sur la voie publique, précisément sur la RN 7, au niveau de Grand Case. La route avait été homologuée par la préfecture, l’événement organisé et encadré par une association.

Mais aujourd’hui la préfecture ne souhaite plus permettre la tenue de telles manifestations sur la voie publique pour deux principales raisons. D’une part elle considère que l’état des routes n’est pas suffisant pour assurer la sécurité des pilotes et donc homologuer une portion de route. D’autre part elle estime que l’organisation de courses de moto ne résoudrait pas le problème des runs sauvages : les courses organisées par des associations étant ouvertes à des motards confirmés, les jeunes ne pourraient donc y participer.

Lors d’une conférence de presse l’an passé, le procureur de Basse-Terre s’était également opposé à l’organisation de runs sur la voie publique dans un cadre réglementaire pour des raisons de sécurité et de responsabilité si un accident survenait.

Il y a quelques années, la Collectivité avait évoqué le projet de construire une piste auto/moto. «Notre jeune conseiller Jean-Sébastien Hamlet et la direction des Sports ont travaillé sur ce projet, mais les complications et les crises successives n’ont pas permis de le mener à terme», explique le président Daniel Gibbs tout en admettant qu’il «manque des structures dédiées à ce type d’activités à Saint-Martin».

«Les runs sur le domaine public sont effectivement dangereux mais les jeunes les pratiquent quand même, malgré les interdictions. Il y a donc matière à travailler conjointement avec les services de l’Etat pour trouver des solutions satisfaisantes et sécurisées», convient le président de la COM.

Alors quelles sont les solutions ? De son côté la COM propose la sécurisation des runs sur la voie publique, en partenariat avec les associations et la gendarmerie. Mais la préfecture refuse de donner les autorisations. Celle-ci encourage plutôt la construction d’une piste. Le projet pourrait être porté soit par une association, soit par la COM. L’Etat pourrait soutenir financièrement le projet à la condition qu'il satisfasse certaines conditions (actions de sensibilsation à la sécurité routière, etc.). Reste à trouver le porteur du projet...

Estelle Gasnet