22.07.2020

A tout juste 18 ans, elle vendait de la cocaïne

La jeune femme a été condamnée par le tribunal début juillet.

Elle aura 19 ans à la fin de l’année. BR a été condamnée à une peine de travail d’intérêt général par le tribunal de proximité de Saint-Martin devant lequel elle a comparu pour avoir acquis, transporté et vendu de la cocaïne.

Le 22 avril dernier durant le confinement, BR circule à bord d’une voiture conduite par son petit ami. En patrouille, les gendarmes arrêtent la voiture car le chauffeur vient de griller un stop à Grand Case. Lors du contrôle, les militaires découvrent que les deux jeunes sont en possession de cocaïne. Ils sont interpellés tous les deux, placés en garde à vue et poursuivis en justice. Ils étaient convoqués le 2 juillet.

OP âgé de 23 ans, a demandé le renvoi de son procès car son avocat a eu connaissance tardivement de son dossier. Il sera jugé le 26 novembre. BR a accepté d’être jugée le 2 juillet car elle a des projets de formation en métropole et devait donc quitter l’île.

A la barre lorsque les magistrats demandent à la jeune femme ce qu’elle a à dire sur les faits, sa première réaction est de répondre : «on nous avait pas dit qu’on avait grillé un stop». Une déclaration qui sidère les juges. «C’est tout ce qui vous préoccupe ? », lui demandent-ils. «Vous vendez de la cocaïne ! Vous mesurez la gravité de vos actes ? Vous ne vendez pas de l’herbe de cannabis, vous vendez de la cocaïne ! », répètent à plusieurs reprises les magistrats.BR reconnaît sans difficulté les faits, admet en mesurer la gravité et assure ne pas en consommer. «Vous n’en consommez pas car vous savez que c’est dangereux… mais par contre cela ne vous gêne pas d’en vendre ! », rétorque le parquet. La jeune femme explique qu’elle a commencé à en vendre quelques mois plus tôt pour se faire de l’argent car «elle ne veut pas toujours demander de l’argent à sa mère». «Quand d’autres jeunes travaillent pour gagner de l’argent, vous, vous vendez de la cocaïne ! », renchérit le tribunal qui veut faire prendre conscience de la situation à BR. Son avocate insiste sur le contexte social difficile de la famille : BR vit avec sa mère qui est Colombienne, dans un appartement type F2 avec trois autres personnes. «Il n’y a que deux lits et pas de fenêtre. Sa grand-mère l’aidait beaucoup mais elle est décédée. Sa disparition a beaucoup affecté BR qui a redoublé sa terminale », déclare le conseil.

BR confie ne pas connaître ses clients, ces derniers ont l’habitude de l’appeler sur un téléphone portable pour lui passer commande. Elle a garanti ne pas vendre de cocaïne au lycée. Elle précise également que son fournisseur est en partie hollandaise et qu’il ne s’agit pas de celui de son petit ami. Elle vend 20 euros le sachet d’un gramme de drogue.

Conformément aux réquisitions du vice-procureur, le tribunal a prononcé une peine de 140 heures de travail d’intérêt général à effectuer dans un délai de 18 mois, une peine de 4 mois de prison avec sursis en cas de non exécution et une amende de 150 euros. Le tribunal a aussi ordonné la confiscation du téléphone portable et rejeté la demande de non inscription de la peine au casier judiciaire (B2). Le parquet a toutefois précisé que BR aura la possibilité de renouveler sa demande une fois les 140 h de TIG effectués.

Estelle Gasnet