14.09.2020

Frontière : l'ARS demande encore "deux semaines" de patience

L’agence régionale de santé a demandé à la préfète de Saint-Martin de maintenir les contrôles à la frontière jusqu’au 1er octobre. Consciente des contraintes que cela engendre, elle demande aux Saint-Martinois encore «deux semaines» de patience. «Ces deux semaines sont primordiales », a insisté Jean-Fraçois Cayet, le directeur adjoint de l’ARS lors d’une conférence de presse lundi en fin d’après-midi. Les autorités sanitaires estiment que le territoire est sur un plateau et que deux semaines permettraient d’infléchir la tendance et un retour à la baisse du nombre de cas en partie française. Il estime que limiter le franchissement de la frontière n'a pas empêché au virus de se propager mais a permis de ralentir sa circulation en partie française.

De plus au cours de cette période de nouveaux tests – plus rapides- devraient être mis en service à Saint-Martin. Il s’agit des tests antigéniques qui sont expérimentés à Paris. «La directrice de l’ARS a demandé à ce que nous puissions en bénéficier en priorité», a indiqué la préfète Sylvie Feucher. Ils sont plus rapides que les tests PCR et moins contraignants techniquement à gérer, les résultats pourront être livrés en 30 minutes.

Par ailleurs, les représentants de l’ARS doivent s’entretenir demain avec leurs homologues de Sint Maarten pour voir dans quelles conditions une plateforme commune de dépistage pourrait être mise en place sur l’île. Une mesure qui, si elle était acceptée des deux côtés, pourrait favoriser la levée rapide des contrôles à la frontière.

«De toute évidence il va falloir trouver une solution», assure la préfète en pensant notamment à la saison touristique. Elle aimerait qu’un système similaire à celui que la COM de Saint-Barth a instauré, le soit aussi à Saint-Martin/St Maarten : il consiste pour les autorités d’enregistrer le lieu d’hébergement des personnes qui arrivent sur l’île et de leur imposer un tests sept jours après leur arrivée. Et si elles ne se présentent pas, elles seront contrôlées. Ce moyen permet de limiter l’importation du virus sur l’île.

Dans cette attente, «il n’y a pas de bonne solution, toutes présentent un inconvénient », convient la préfète qui, par contre, ne prend pas d’autres mesures comme le port du masque dans les rues ou la fermeture plus tôt des bars et restaurants. Pour rappel, le Premier ministre Castex avait demandé vendredi dernier à trois préfets dont celui de Guadeloupe, de durcir les mesures de lutte contre la propagation du virus.

La préfète indique également que si les contrôles à la frontière ne sont pas maintenus, la Guadeloupe limiterait les déplacements des Saint-Martinois à des motifs impérieux comme durant le confinement.

A ce jour, la partie française compte 330 cas cumulés (74 nouveaux cas la semaine dernière) dont 117 cas actifs. 21 Saint-Martinois sont hospitalisés : 18 à Saint-Martin, 2 en Guadeloupe et 1 en Martinique. "La situation est très préoccupante et le risque très élevé. En Guadeloupe, la capacité hospitalière est saturée et ici à Saint-Martin nous avons 18 personnes dans l'unité covid dont la capacité est de 20 lits", souligne le directeur adjoint de l'ARS.

Estelle Gasnet