06.09.2021

Echec des négociations avant même qu'elles ne commencent

Comme convenu vendredi en fin d’après-midi, le préfet devait recevoir une délégation du collectif avec le président de la Collectivité et ses équipes ce lundi à 9 heures. Daniel Gibbs et ses proches collaborateurs sont arrivés une quinzaine de minutes avant 9 heures en préfecture et se sont installés en salle de réunion. A l’extérieur les membres du collectif se sont réunis avant d’entrer à leur tour quelques minutes après 9 heures.

Lorsque la délégation est arrivée dans la salle de réunion, le préfet s’est levé pour aller saluer chacun des membres et les a invités à prendre place.

«Nous n’allons pas nous asseoir», a répondu Cédrik André. Les membres du collectif ont reproché au représentant de l’Etat d’avoir placé des gendarmes dans certains secteurs de la partie française ce matin et de «faire pression» sur certains chauffeurs de camion en notamment les «contrôlant». «Si c’est comme ça que vous voulez qu’on discute en étant serein, en faisant les choses dans la paix, dans la tranquillité, dans le respect de tout chacun et ben déjà vous avez mal commencé. Si c’est comme ça, cette réunion sera annulée aujourd’hui», a exposé Cédrik André au préfet. Lequel a répondu que «ce n’est pas un collectif qui décide de l’ordre public».

«J’estime que vendredi dernier, en fin d’après-midi, les conditions de sécurité de citoyens de cette île n’étaient pas...», a poursuivi Serge Gouteyron interrompu aussitôt par le collectif. «An nou foukan la», a lancé Cédrik André qui, avec les autres membres du collectif, a quitté la salle. La réunion a été suspendue.

Le préfet et le président de la COM se sont ensuite réunis tandis que les membres du collectif étaient rassemblés à l’extérieur de la préfecture et ont précisé aux médias les raisons de leur colère.

Ils estiment que le préfet a changé d’attitude à leur égard et n’ont pas apprécié qu’il ne respecte pas ses engagements en demandant aux gendarmes d’être présents sur la voie publique et en contrôlant les camions. «Ils ont arrêté un chauffeur qui avait un t-shirt du collectif et l’ont verbalisé à cause d’une vignette», raconte un membre du collectif. «Le préfet a dit que vendredi la sécurité des citoyens n’étaient pas assurée, c’est complètement faux !», lance un autre membre. Selon le collectif, lorsque le préfet a proposé vendredi une réunion de travail lundi et de lever les barrages, «c’était un piège». Les membres sont également certains que les discussions prévues ce matin étaient «un piège».

Pour l’instant, le collectif n’a pas indiqué les actions qu’il entend mener. Mais est déterminé à continuer à agir.

Estelle Gasnet