10.03.2022

Former les professionnels de Saint-Martin à l’observation des baleines et dauphins

Chaque année les baleines à bosse fréquentent nos eaux. Elles viennent s’y reproduire ou mettre bas. Pouvant mesurer jusqu’à une quinzaine de mètres et peser jusqu’à 3 tonnes, ces mammifères sont impressionnants et offrent un spectacle grandiose lorsqu’ils sortent de l’eau. Les apercevoir est fréquent en cette période et les plaisanciers sont nombreux à poster sur les réseaux sociaux des photos. Cependant l’observation des baleines ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions.

Aux Antilles françaises une zone de protection des mammifères marins a été définie, le sanctuaire Agoa dont les eaux de Saint-Martin et Saint-Barthélemy font partie. A l’intérieur de ce périmètre, les plaisanciers et autres usagers de la mer (plongeurs, etc.) doivent respecter un certain nombre de règles lorsqu’ils aperçoivent un cétacé (baleines, dauphins, etc.). Ces règles sont précisées par un arrêté du délégué du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer aux Antilles (soit le préfet de Martinique). «Dans les eaux sous juridiction française aux Antilles, l’approche des cétacés est interdite à moins de 300 mètres. Cette distance s’applique aux personnes, aux navires ainsi qu’aux engins avec ou sans personnes à leurs bords. Elle s’apprécie non seulement sur la surface de la mer, mais aussi sous la surface de la mer pour les personnes ou engins en plongée, et au-dessus de la surface de la mer pour les personnes ou les engins en vol», est-il indiqué.

Cependant des exceptions existent. Des dérogations peuvent être accordées, notamment aux «whales watchers» habilités par Agoa. Un whale watcher est un professionnel de la mer (day charter, etc.) qui peut emmener ses clients observer dauphins, baleines, etc., en s’approchant jusqu’à 100 mètres.

Pour obtenir cette certification, les professionnels doivent suivre une formation dispensée par Agoa et signer une charte. Quinze professionnels en Guadeloupe et trente-neuf en Martinique sont ainsi certifiés. A Saint-Martin, un seul opérateur est «whale watcher» officiel, ScoobiToo.

Afin de mieux faire respecter l’observation des cétacés, l’association des métiers de la mer, Métimer, travaille actuellement avec Agoa à la mise en place de formations en partie française ; aujourd’hui la formation est dispensée en Martinique ce qui représente un investissement en temps et argent trop important pour les professionnels. Métimer aimerait ainsi pouvoir proposer une première formation à Saint-Martin d’ici à la fin de l’année.

Outre former des professionnels, cela permettrait d’offrir de nouvelles activités nautiques et touristiques.

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Estelle Gasnet