17.05.2022

Il casse le bras de sa compagne lors d'une dispute

Le tribunal a eu à examiner jeudi dernier une nouvelle et énième affaire de violences conjugales, celle-ci se distinguant toutefois des autres par le degré de gravité des violences : TT, le prévenu, a cassé le bras de sa compagne lors de leur dispute.

Les faits se sont produits en février au domicile conjugal à Sandy Ground. Pour des raisons peu claires, le couple se dispute en début de soirée et rapidement la situation dégénère. TT gifle sa femme, lui porte des coups avec ses mains et/ou des objets. Pour se protéger, elle met en avant son bras. Puis TT sort du logement «pour se calmer». il revient vers minuit, sa femme dort avec ses enfants. Le lendemain matin, une nouvelle dispute éclate et de nouveaux coups sont portés devant les enfants. La victime se rend ensuite à la gendarmerie puis à l’hôpital pour y être examinée. Elle en ressort avec le bras dans le plâtre et 45 jours d’ITT (interruption de temps de travail).

Elle a été prise en charge par l’association d’aide aux victimes Trait d’Union, placée en hébergement d’urgence. Encore à ce jour, elle y est hébergée avec ses enfants.

A l’audience, les juges ont essayé de comprendre les circonstances de la dispute et des violences qui sont, selon la victime, «récurrentes depuis un an». TT explique au tribunal, «qu’il part tôt tous les matins et rentre le soir vers 19 heures, qu’il subvient à ses besoins et à ceux de ses enfants, qu’elle a l’habitude de boire, que parfois elle reçoit des hommes à la maison». S’il reconnaît les gifles, il précise que ce soir-là, «elle l’attendait derrière la porte avec un manche à balai».

De son côté, la victime dément les accusations portées par son compagnon. Elle lui reproche en revanche de toucher les allocations familiales et de ne pas les partager.

Pour la procureure, TT est « un mari violent ». Elle a requis une peine de six mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans comprenant l’obligation de soins, d’indemniser la victime et l’interdiction d’entrer en contact avec celle-ci.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à une peine d’un an d’emprisonnement avec un sursis probatoire pendant deux ans comprenant l’obligation de soins, d’indemniser la victime, l’interdiction d’entrer en contact avec celle-ci et de porter une arme.

Le tribunal a également reçu la constitution de partie civile de la victime, ordonné une expertise médicale au frais de l’Etat (la victime est étrangère sans titre de séjour) et renvoyé l’affaire sur intérêt civil à janvier 2023.

Estelle Gasnet