21.10.2022

Accident mortel : huit mois de prison ferme pour le pilote d’un scooter âgé de 20 ans

Absent à l'audience, il a été jugé en son absence.

« Un choc, violent et impressionnant par les images», ont commenté les magistrats. Les faits remontent à il y a deux ans. Le 27 juillet 2020 à 23h15, un accident mortel s’est produit sur la Rn7 entre la Baie orientale et le Galion. Un scooter en provenance de Quartier d’Orléans est entré en collision avec un véhicule venant en sens inverse. Les conducteurs du deux-roues et de la voiture ont survécu. Le passager du scooter est en revanche décédé le lendemain à l’hôpital des suites de ses blessures.

Une enquête de gendarmerie a été ouverte afin de déterminer les circonstances de l’accident. A son issue, EJ, le conducteur du scooter, a été poursuivi en justice pour «homicide involontaire par conducteur d’un véhicule terrestre à moteur commis avec au moins deux circonstances aggravantes». Il était convoqué jeudi devant le tribunal de proximité de Saint-Martin tout comme la partie civile. Mais, à la surprise du tribunal et du parquet, aucune des parties n’était présente. Une incompréhension d’autant qu’il s’agit d’une affaire d’homicide involontaire. Le prévenu a été jugé en son absence.

EJ n’était pas titulaire du permis de conduire au moment des faits et le scooter n’était pas assuré. EJ conduisait également sous l’effet de produits stupéfiants mais cela n’a pas été retenu contre lui. EJ avait eu 20 ans trois jours avant l’accident et avait reçu comme présent de la part de son père, le scooter. C’était la première fois qu’il conduisait un engin de ce type.

Selon les déclarations de l’automobiliste impliqué, il y avait deux scooters qui «faisaient la course ». «Quand je les ai vus arriver, j’ai serré à droite sur ma voie, et c’est le dernier scooter (E.J) qui m’a percuté », a-t-il expliqué aux gendarmes.

Dans sa déposition, EJ a déclaré que l’automobiliste était au milieu au moment de la collision et que « c’est la voiture qui était en tort». Les constations des gendarmes ont démontré le contraire. Le prévenu avait consommé des stupéfiants dans l’après-midi, un usage massif et problématique soit un taux de THC d’1,9.

« C’est une affaire dramatique», a souligné le procureur. « Lorsque nous circulons à Saint-Martin nous savons qu’à tout moment un drame comme celui-ci peut arriver, les risques pris sont trop importants. Un jeune homme est mort et c’était un ami de l’accusé », a-t-il poursuivi.

E.J étant « jeune » et ne portant aucune mention à son casier judiciaire, le procureur a demandé au tribunal d’entrer en voie de condamnation et requis une peine de dix-huit mois d’emprisonnement dont dix assortis de sursis.

Après en avoir délibéré, le tribunal a déclaré E.J coupable des charges retenues contre lui et l’a condamné à 18 mois de prison dont 10 mois de mise à l’épreuve.

Siya TOURE