05.01.2023

Trois ans de prison pour avoir commis des violences suivies de mutilation

JP, âgé de 37 ans, a comparu mercredi devant la justice pour des faits de violence suivie de mutilation ou infirmité permanente en récidive, détention darme malgré linterdiction judiciaire et de port sans motif légitime darme blanche de catégorie D.

L’affaire avait été appelée le 9 décembre à Saint-Martin mais le prévenu placé sous mandat de dépôt la veille, avait demandé un délai pour préparer sa défense. Le procès avait donc été renvoyé au 4 janvier. Dans cette attente, JP avait été maintenu en détention provisoire et transféré à la maison d’arrêt de Basse-Terre. Il avait accepté de comparaître de Guadeloupe en visioconférence avec le tribunal de Saint-Martin.

Les faits reprochés à JP ont été signalés début décembre par la mère de la victime. Elle s’était présentée à la gendarmerie en affirmant qu’elle n’avait pas de nouvelles de son fils, JL, depuis deux jours et qu’elle avait trouvé des vêtements tachés de sang appartenant à son fils. Les gendarmes vont comprendre que ces taches proviennent d’un conflit survenu le 3 décembre entre le prévenu et la victime qui va déposer plainte.

JL se présente devant les gendarmes avec de multiples blessures sur le corps. Il déclare avoir reçu plusieurs coups, avoir été mordu à l’oreille et agressé au poignet avec une scie par JP. Il explique également avoir rencontré JP quelques jours plus tôt, qu’il l’a pris en stop puis demandé de sortir de son véhicule car il faisait usage de substances illicites. Puis ils se sont revus et une dispute a éclaté. «Il m’est venu me voir et m’a fait des reproches par rapport à la fois quand je l’ai pris en stop. Il ma lancé des menaces. Moi j’étais un peu choqué par tout cela. Quand jai tourné la tête il ma agressé directement», déclare-il à la barre.

Interpellé le 7 décembre par les gendarmes, JP confirme les faits et une dispute. Toutefois, à l’audience, il avance une version différente du déroulement de la scène. Il affirme que JL l’a agressé en premier, que celui-ci s’est approché de lui avec une bouteille de bière et qu’ils se sont bagarrés. JL justifie ses gestes, notamment la morsure, par la légitime défense. «Je ne voulais pas le mordre mais j’étais en train de paniquer, il ne voulait pas me lâcher», confie-t-il. Il souligne en outre que la victime s’est blessée elle-même avec la scie.

Des témoins présents lors de la scène ont été entendus et déclaré ne pas avoir vu de scie mais ont confirmé que les deux hommes se battaient à coups de poing et que la victime tenait les cheveux de l’accusé.

Pour la procureure qui se base sur le certificat médical, la victime a subi «des blessures graves» avec une «mutilation». «Il y a une empoignade au sol, une violence avec arme blanche, un chien qui sen mêle en mordant à la jambe la victime puis une mutilation importante à l’oreille de JL, dont les séquelles seront à vie pour la victime», convient-elle.

Lors de son réquisitoire, elle dépeint le prévenu comme «un personnage très inquiétant qui se positionne aujourd’hui en tant que victime». «C’est un homme dangereux pour autrui donc pour la société. On ne peut pas entendre de nouveau que cet homme réitère des faits similaires», estime-t-elle. Et d’insister : «JP ne prend aucunement conscience des ses précédentes condamnations ». Son casier judiciaire porte 26 condamnations principalement pour des faits de violences, tentatives d’assassinat ou de viol.

«Ma place nest pas en prison» a essayé de convaincre JP. La procureure pense le contraire et a requis une peine de trois ans d’emprisonnement avec maintien en détention ainsi qu’une interdiction de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation pour une durée de cinq ans.

L’avocat de la défense «na pas eu le sentiment [son] client soit un dangereux personnage et donc qu’il faudrait le retirer loin de la société ». «Ne le confondons pas avec un dangereux criminel», a-t-il déclaré avant de demander une réduction de la peine prononcée par le ministère public.

Après en avoir délibéré, le tribunal a déclaré coupable JP des faits qui lui étaient reprochés et l’a condamné à trois ans demprisonnement «en raison de récidive, de la gravité de faits et de son attitude en position de victime ».

JP est maintenu à la prison de Basse-Terre. Il a également été condamné à cinq ans d’interdiction de détenir ou de porter une arme et est tenu responsable des préjudices infligés à la victime. L’affaire est renvoyée pour l’intérêt civile au 28 février prochain.

Siya TOURE