13.01.2023

Deux mois de prison avec sursis pour avoir frappé sa femme

Un agent de sécurité âgé de 45 ans, EM, a été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour violences conjugales, jeudi 13 janvier. Il lui était reproché d’avoir asséné des coups à plusieurs reprises à son épouse. Un premier rappel judiciaire lui avait été fait pour les mêmes faits au sein du couple.

Le 19 juillet dernier, EM était sous la douche lorsque son épouse a pris son téléphone professionnel dit-il. Puis sa femme quitte le domicile pour se rendre chez une amie. Son mari la rattrape quelques minutes plus tard dans son véhicule et une altercation éclate entre les époux.

«J’attendais un appel important d’un client pour le travail alors je lui ai demandé de rendre mon téléphone », a-t-il précisé à la barre. Mais son épouse a refusé de le lui rendre. Il lui a alors pris le bras, l’a tordu et son épouse, AM, s’est retrouvée au sol, et en tombant elle l’a griffé au bras. Il lui a donné plusieurs coups de poing sur le front, de frustration.

Devant la juge, EM a reconnu les faits « je n’ai pas eu le bon comportement ». A contrario il ajoute : « je n’étais pas violent, elle n’a pas le droit de toucher mon téléphone non plus, je voulais simplement le récupérer ».

« C’est interdit de frapper votre épouse, cela peut rapidement vous conduire en prison. Il faut comprendre que la violence ne doit jamais être utilisée même si votre femme a pris votre téléphone », a fait remarquer la juge au prévenu. « Je ne taperai plus jamais ma femme », a-t-il convenu.

La victime présente toutefois une version quelque peu différente des faits. Selon elle, lorsqu’elle était près de sa voiture, son époux l’a attrapée par le coup, l’a poussée violemment contre la voiture « et [elle] suis tombée sur la route en ayant [le téléphone de son mari] encore à la main ». « Au sol il ma donné des coups de poing sur le front en m’étranglant », affirme-t-elle. De plus, elle n’admet pas l’avoir griffé assurant qu’elle ne l’a « jamais touché ».

« Monsieur êtes-vous droitier ou gaucher », demande la juge à l’accusé. « Je suis droitier », a-t-il répondu. La juge relève que le prévenu n’a pas pu se blesser lui-même car les griffures étaient au bras gauche.

Le couple, marié depuis douze ans, a un enfant. Depuis l’altercation EM et AM continuent de vivre ensemble. AM indique au tribunal « qu’il n’y a pas eu de violence physique par la suite », mais a regretté son attitude. Elle constate, qu’il n’a aucun regret de ce qui s’est passé. AM n’a pas souhaité se constituer partie civile « aucune somme ne pourra remplacer la douleur que je ressens actuellement», complète l’épouse.

Le ministère public considère que l’accusé est coupable des faits, « il était déterminé à récupérer son téléphone et ce même avec de la violence». Le procureur requiert une peine de six mois de prison assorti d’un sursis et d’un stage de prévention aux violences conjugales.

Après délibération, le tribunal a prononcé une peine de deux mois de prison assorti d’un sursis simple pendant cinq ans ainsi qu’un stage de sensibilisation des violences au sein du couple dans un délai de six mois. EM ne pourra plus toucher la pension de réversion conformément à la loi du 30 décembre 2019.

Siya TOURE