16.01.2023

Comment les déchets d’activités de soins à risques infectieux sont collectés à Saint-Martin

Laurence Bouret, déléguée générale de la filière Dastri (déchets d’activités de soins à risques infectieux) était de passage sur l’île de Saint-Martin. L’occasion de rencontrer les professionnels de l'île ainsi que l'ensemble des acteurs afin de présenter les dispositifs, les résultats spécifiques à Saint-Martin ainsi que les objectifs de la filière.

Dastri est une association agréée par l’Etat depuis le 30 décembre 2012. L’agrément vient d’être renouvelé par l’Etat jusqu’en 2028. Le nombre des bénéficiaires de la filière est évalué à 2 millions de personnes. Elle est en charge de la collecte et du traitement des déchets d'activité de soins des patients à risque infectieux en auto-traitement et des utilisateurs dautotests de diagnostic des maladies infectieuses transmissibles. Sagissant de déchets à risque infectieux, les déchets collectés par Dastri sont éliminés et non recyclés.

Concrètement, «nous prenons en charge la fin de vie de certains produits qui sont des dispositifs médico perforants, piquants, coupants, tranchants tels que : lancettes, aiguille, seringues, cathéters, insuline…. La filière Dastri s’adresse exclusivement aux patients en auto-traitement, cest-à-dire celui qui se soigne à domicile hors structure de soins et sans lintervention dun professionnel de santé», a expliqué Laurence Bouret.

«Dastri concerne 36 pathologies» dont le diabète. Le diabète à lui seul est à l’origine du pourcentage le plus élevé de ces déchets à risques infectieux. Par exemple, un diabétique qui s’auto injecte à domicile détient une boîte jaune qui lui est donnée par la pharmacie sur ordonnance. Le même pharmacien la récupère lorsqu’elle est remplie ou qu’elle n’est plus nécessaire. La boîte est ensuite détruite par un système destiné à détruire l'ensemble des germes pathogènes et à rendre le déchet non dangereux.

Ce dispositif est entièrement pris en charge par Dastri. « Ce sont des boîtes jaunes avec un couvercle vert qui sont mises à disposition des patients dans toutes les pharmacies de métropole et d’outre-mer », a expliqué la déléguée générale Dastri.

Depuis mai 2013, plus de 12 millions de boîtes ont été distribuées aux patients en auto-traitement. A Saint-Martin la filière est en place depuis 2014. « Pour le traitement des boîtes jaunes nous passons par un prestataire local, E-Compagnie », complete-t-elle.

«Fin novembre un peu moins de 60 % des déchets d’activités de soins sont collectés. Ce qui reste 40% des produits qui partent ailleurs mais qui ne reviennent pas en pharmacie, sûrement le reste dans les déchets ménagers» a constaté Laurence Bouret.

La filière Dastri a mis en place un nouveau circuit pour d’autres dispositifs médicaux qui eux sont connectés et contiennent des cartes électroniques et des piles. « Ce sont des boîtes violettes qui contiennent un capteur de glucose en continu, c’est-à-dire un dispositif qui surveille le niveau de sucre dans le sang du patient pour savoir s’il doit injecter de l’insuline ou pas . Il y a un applicateur et un capteur », a indiqué Laurence Bouret, déléguée générale de l’éco-organisme.

Pour se procurer la boîte violette, même principe que la boîte jaune, il faut aller en pharmacie. Une fois les boîtes remplies et redéposées en pharmacie, le retrait des cartons a lieu deux fois par an. Après retrait, les composants des Dastri électroniques sont séparés pour être recyclés en France contrairement aux boîtes jaunes.

«Une nouvelle solution plus confortable pour les patients, moins douloureuse et moins contraignante pour les diabétiques avec ce capteur », confie Laurence Bouret. En raison de la nouveauté, elle n’est pas en mesure de donner des chiffres sur le nombre de patients équipés sur le territoire.

Enfin, l’Etat a imposé un taux de collecte de 90 % à la filière Dastri d’ici 2028 au niveau national. A Saint-Martin, le taux n’est que de 60 %. Laurence Bouret consent que davantage d’efforts doivent être faits sur l’île pour comptabiliser les 40% qui ne retournent pas en pharmacie, grâce notamment à une meilleure communication.

Siya TOURE