19.01.2023

Régulation des singes : une étude est en cours côté français

Bien qu’annoncée à la mi décembre, la nouvelle vient d’être reprise par plusieurs médias internationaux : les autorités de Sint Maarten vont prochainement tuer 450 singes car ils sont jugés invasifs et dangereux.

Le gouvernement hollandais a donné son feu vert et son accord au financement de cette opération qui sera menée en collaboration avec la Nature Fondation. Les singes seront capturés et transportés chez un vétérinaire pour y être euthanasiés.

Côté français, les singes (Callitrichidaesont aussi considérés comme une espèce exotique envahissante selon un arrêté ministériel du 30 novembre 2020. Une espèce exotique envahissante est un animal ou un végétal introduit volontairement ou non par l’homme et pouvant présenter «une réelle menace pour la biodiversité du territoire par prédation, compétition, transmission de maladies, altération des services rendus par la nature, etc.». «Ces espèces peuvent également occasionner des impacts négatifs sur les activités économiques et sur la santé humaine», convient l’office français de la biodiversité.

A Saint-Martin, il existe une réglementation particulière à l’égard de ces espèces : il est interdit de les importer, les relâcher dans l’environnement, les détenir, les utiliser, les échanger, les transporter vivantes et de les commercialiser.

Ces singes sont de plus en plus nombreux et sont facilement visibles dans certains secteurs de l’île. Ils s’approchent des maisons et se nourrissent de fruits dans les jardins, notamment en saison sèche. Certains peuvent avoir un comportement agressif.

Les plaintes de la population sont de plus en plus nombreuses. Le président de la Collectivité a été saisi du problème par des riverains, de même que le préfet de Saint-Martin.

Dans ce contexte, les autorités ont décidé d’apprécier l’impact de ces singes sur l’environnement mais aussi sur la santé publique même si le risque de transmission de maladies à l’homme semble faible à Saint-Martin. L’Etat ayant la compétence environnement (et santé), il a diligenté une mission.

Une zoologiste est actuellement sur le terrain pour quantifier cet impact. Elle doit rendre son rapport d’ici la fin du premier trimestre. Cette étude devra aussi permettre de déterminer les actions les plus efficaces et adaptées pour réguler la population de singes en partie française.

Les moyens seront retenus par l’Etat en collaboration avec la Collectivité et en coopération avec les autorités de la partie hollandaise. Les autorités des deux côtés de l’île échangent sur le sujet, une réunion s’est tenue cette semaine.

Pour l’heure, aucun moyen n’est privilégié par la partie française, tout en sachant que l’éradication totale de l’espèce semble impossible.

Estelle Gasnet