23.06.2019

Pollution de l'eau : précisions de la COM et de l'EEASM

Communiqué de presse

Le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation fait partie des prérogatives de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Historiquement, la recherche formelle et institutionnelle de bromates dans l’eau potable à Saint-Martin ne semble pas avoir été réalisée en amont des mesures faites en mai 2019, mesures qui ont montré la présence de bromates.

Les seules mesures existantes dont dispose l’EEASM relèvent d’auto-analyses sporadiques réalisées par le délégataire (GDE à l’époque) depuis 2010, date à laquelle cette mesure a été imposée par l’arrêté du 21 janvier 2010 modifiant l'arrêté du 11 janvier 2007 relatif au programme de prélèvements et d'analyses du contrôle sanitaire pour les eaux fournies par un réseau de distribution.

Si cet élément peut ne pas apparaître de prime abord rassurant puisque la méthode de production n’a pas changé depuis 2006, il est à noter qu’aucune crise majeure liée à l’ingestion de bromates n’a été identifiée depuis qui puisse être concordante avec les symptômes potentiels décrits par l’ARS. Les mesures prises actuellement relèvent donc du principe de précaution.

De nouvelles analyses du taux de bromates ont d’ores et déjà été ordonnées par l’EEASM avec une demande affirmée de réduction des délais de restitution des résultats afin de pouvoir adapter au plus vite et au mieux les nécessaires mesures correctives et/ou palliatives.

Réaction et perspective

L’EEASM prend la pleine mesure de cette nouvelle donnée et est naturellement contractuellement engagée dans une démarche de qualité croissante de l’eau délivrée à la population. Toutefois, les études relatives à l’impact des bromates à des taux aussi faibles sur la santé sont rares, le phénomène ayant été mondialement récemment identifié.

Dans la mesure où les systèmes de production et les conditions de production sont identiques à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy qui a vécu une crise liée aux bromates qui perdure dans une moindre mesure, l’EEASM a sollicité son délégataire par anticipation pour à la fois permettre un autocontrôle des taux de bromates et se doter des moyens techniques pour que ces taux respectent les normes en vigueur (10 µg/l pour les normes françaises). Sur le sujet des analyses et des délais qui altèrent les taux, le matériel de mesures immédiates est lui disponible depuis peu dans les Îles du Nord, investissement réalisé par un laboratoire privé à Saint-Barthélemy. Notez que les taux relevés par l’ARS à Saint-Martin en mai 2019 sont trois fois inférieurs à ce qui a pu être relevé à Saint-Barthélemy.

Dans l’immédiat, des adaptations des paramètres physico-chimiques tout au long de la chaîne de production et de distribution de l’eau potable vont être réalisées pour réduire ces taux de bromates. A moyen terme, l’EEASM est engagée dans une réfection profonde des moyens de production ayant d’ailleurs fait l’objet d’un appel d’offres, ces travaux de réhabilitation sont planifiés avec une échéance à 8 mois. Le paramètre “bromate” est naturellement pris en compte dans cette réhabilitation de l’outil de production. L’EEASM entend aussi étendre la nature du partenariat existant avec l’ARS de façon à parfaire l’échange d’informations entre les deux structures, notamment celles liées aux analyses de qualité de l’eau, et améliorer le système d’alerte à la population et le process de réponse aux crises éventuelles.

Sans volonté de minimiser cette donnée nouvelle, les bromates qui se développent au fil de la distribution sont directement imputables au mode de production et sont un élément récurrent chez tous les producteurs d’eau issue de la désalinisation et fait donc l’objet globalement et bien au-delà du territoire de la Collectivité d’une prise en considération croissante.

Mesure immédiate de distribution d’eau aux population les plus sensibles

Sans attendre, la Collectivité de Saint-Martin et l’EEASM mettent en place un circuit de distribution d’eau auprès des populations les plus sensibles (Hôpital, EHPAD, scolaires en collaboration avec la CTOS,et services publics plus globalement) et adapteront les moyens et le spectre de la distribution publique en fonction des résultats et des progrès réalisés pour résorber ces taux de bromates.

La COM et l'EEASM invitent la population à rester au contact des médias et autres sources d’information, pour suivre les communiqués que la Collectivité et l’EEASM ne manqueront pas de diffuser au fil de l’évolution de la situation.

Rappels des consignes déployées au titre du principe de précaution :
  • Interdiction de consommation en boisson, pour la cuisson ou le brossage des dents.
  • L’eau peut être utilisée pour les usages suivants : WC, nettoyage des surfaces, lavage du linge et de la vaisselle, douches tout en veillant à ne pas l’avaler. Il n’y a pas de risque d’absorption cutanée.
Anonyme
9 commentaires

Commentaires

Pas convaincue par cet article.
Ça sent la démagogie à plein nez.

Quand on connaît le Président et le directeur de l’EEASM on peut douter de beaucoup de choses et quand en plus, le délégataire SAUR est dans la boucle ,on peut ne pas être rassuré

Ah, le complotisme primaire reprend le dessus...

Pour ceux qui ne sont vraiment pas rassurés par la qualité de l'eau dans les Îles du Nord: il existe des systèmes de filtration par osmose inverse (osmoseurs) destinés aux aquariophiles voulant obtenir une eau parfaitement pure qui peuvent parfaitement convenir pour la boisson, cuisson etc... et ceci pour moins de 100 € (63 € pour un 50 gallons (190 l maxi) sur https://www.aqua-store.fr/540-osmoseur-aquarium-eau-douce). La production d'eau peut être d'au moins 150 l par jour. Seul hic, ces machines simples doivent être vérifiées par un professionnel (en Europe ou US) régulièrement (tous le 2 ans, il me semble).

Voici une recherche sur ce thème: https://www.google.com/search?newwindow=1&hs=aeS&ei=hdcQXaCgF_HP5gLcsZjA...
Notez que ces appareils ne sont pas destinés à filtrer une eau de citerne ou de l'eau de mer mais bien l'eau du robinet déjà pure (donc limpide).

Il semble cependant que les moins chers (50 gallons) soient décevants. Et aucun article consulté ne parlait de bromate. Au prix de l'osmoseur, il faudra rajouter celui des incontournables cartouches de préfiltrage mais aussi peut-être de post-filtrage. L'eau de St Martin est "en principe" très pure puisque déjà osmosée (pas sûr car il me semble qu'une partie de l'eau était/est obtenue par évaporation/condensation (principe de l'alambic)).
De plus, les innombrables "casses" de réseau contribuent à apporter des impuretés dans les canalisations.
De plus, rien ne dit nul part que le bromate sera effectivement filtré. Il faudrait plus se renseigner.

À ce sujet (impuretés), si votre robinet a un faible débit, il suffit parfois de démonter/nettoyer la partie extrême (le nez?) qui peut contenir du sable ou/et du tartre.

Sachant que la pression est souvent faible et irrégulière ici, il faudra rajouter probablement une "pompe booster" en amont de l'osmoseur pour obtenir 1,2 à 1,5 bars.

Je reconnais que tout ça n'est pas simple...

Lisez cet article pour en savoir plus: https://www.aquaportail.com/definition-13958-choisir-un-osmoseur-pour-aq...

Et les carafes filtrantes? il faut savoir que c'est généralement de l'arnaque et quasiment sans effet à part filtrer les simples impuretés mais certainement pas les métaux lourds ou des traces d'hydro-carbures. Et comme souvent on oublie ou néglige de changer le filtre... Au final, c'est plus dangereux qu'autre chose (sécurité illusoire).
Désolé de ce long commentaire.

PDF canadien français très complet sur le bromate dans l'eau du robinet et comment le traiter.
http://www.canadiensensante.gc.ca/health-system-systeme-sante/consultati...

Ce qui est préoccupant, c'est de penser que les "matchs" mis en oeuvre impliqueront un recours massif à l'eau embouteillée, et donc une multiplication des bouteilles plastiques dans la nature... un gros point sensible en matière d'environnement. Quelle est la solution proposée pour palliée ce risque ?

Bonne nouvelle ! on nous empoisonne 3 fois moins qu'a st Barth (un champion de la communication)
ça fait des années que cela dure sur st barth très compliqué de s'en débarrasser apparemment.
13 fois la valeur normale selon les quartiers ça commence a faire beaucoup
https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX-Fi-Bromates08.pdf

Je suis surpris que pour un principe de précaution on puisse interdire la consommation, la cuisson,deconseiller aurait pu paraître suffisant.
Quelle est la vérité ?

Y-a-t-il une action juridique en cours pour imposer à la SAUR le respect du contrat qui la lie à ses abonnés(fourniture d'eau potable) ou à défaut un aménagement de facturation pour compenser le préjudice sanitaire et financier ?