08.11.2021

Ce qui ne va pas au niveau des installations de la cuisine centrale

La chambre territoriale des comptes de Saint-Martin (CTC) a analysé les comptes et la gestion de la caisse territoriale des œuvres scolaires, la CTOS, depuis 2014. Elle vient de rendre public son rapport d’observations. La CTC a relevé plusieurs dysfonctionnements notamment au niveau des installations.

Le bâtiment de la cuisine centrale appartient à la Collectivité, aussi celle-ci doit-elle passer une convention avec la CTOS stipulant cette mise à disposition gratuitement. Or aucune convention n’a été signée. Il en est de même au sujet des restaurants scolaires : leurs coûts de fonctionnement sont pris en charge par la COM qui est en l’exploitante d’un point administratif. En 2020, la CTOS a récupéré ces dépenses or aucune convention n’a été signée en ce sens ; la COM est donc sensée continuer à prendre à sa charge ces dépenses de fonctionnement.

Une des deux chambres froides négatives ne fonctionne pas. «Une seule fonctionnait de 2014 à 2019 mais est tombée en panne en février 2020. La maintenance avait été confiée à la société A, par contrat du 25 février 2016, résilié de manière anticipée par la CTOS en 2018, compte tenu de la persistance de nombreuses pannes non réparées. La chambre froide a été réparée», a constaté la chambre territoriale des comptes.

Elle a aussi observé que le stock de marchandises ne fait pas l’objet «d’un suivi informatisé». Lors de l’installation des équipements, un logiciel de gestion de stock a été acquis «mais il n’a jamais été opérationnel car il n’a pas été installé» par la société qui devait le faire. Le stock de marchandises est ainsi géré manuellement une fois par semaine, une gestion loin d’être optimale. «Cela ne permet pas d’adapter en continu la commande et la livraison des marchandises», estime la chambre territoriale des comptes. Et de prendre l’exemple suivant pour le démontrer : «pour 120 kg de poulet commandés par bon de commande, le bon de livraison du 17 juin 2020 fait état de 130 kg mais aucune pesée n’a été réalisée. Le suivi des flux de marchandises n’est donc pas fiable.»

Autre problème concernant la gestion du stock soulevé, le fait que celui-ci soit aisément accessible par un certain nombre de personnes. La CTC a constaté que «les installations [n’étaient] pas sécurisées». Selon les explications reçues, deux clés permettent d’ouvrir le magasin, c’est-à-dire la pièce où les produits secs sont stockés : «l’une conservée par le magasinier dans un local non sécurisé (bureau du magasinier), l’autre détenue par le directeur de la CTOS. La clé du magasinier est accessible à ses collègues chargés de la livraison (trois agents y compris le magasinier s’occupent de la livraison et du stockage des marchandises) ainsi qu’à tous les agents et visiteurs éventuels». Autant d’anomalies ou d’insuffisance dans la rigueur rendent «aisés les vols de marchandise, dans les chambres froides et de décongélation ainsi que dans l’espace de liaison entre la cuisine et la réserve sèche», conçoit la chambre territoriale des comptes.

La nouvelle direction a indiqué qu’un devis avait été demandé et validé pour remettre en état le logiciel de gestion des stocks, l’installer et former le personnel à son utilisation pour un coût de 13 200 euros TTC. Par ailleurs, la sécurité des locaux a été renforcée : «les serrures sont changées régulièrement (deux fois dans l’année au minimum). Un devis pour des caméras a été établi pour une somme de 13 380 €. Les travaux ont été réalisés en 2020», a été rapporté à la CRC.

Enfin, des dysfonctionnements ont été relevés au niveau sanitaire. La chambre territoriale des comptes en citent plusieurs extraits d’un rapport d’une inspection en 2018 : «des conditions de transport inadaptées des préparations froides, dans des glacières qui ne permettent pas le maintien des températures réglementaires ; le non fonctionnement de trois chambres froides sur quatre ; du givre dans celle qui fonctionnait encore ; la présence de cartons et de poussières dans la chambre froide ». La CTOS a pris des mesures correctives et loue depuis un camion réfrigéré pour assurer le transport des repas.

Estelle Gasnet