12.10.2023

Transport maritime : la ligne de la CMA-CGM ne sera plus directe

Liliane Hohl, directrice régionale de la compagnie maritime d’affrètement - compagnie générale maritime (CMA-CGM), était présente samedi au petit-déjeuner des entrepreneurs, organisé par la FIPCOM/MEDEF. L’occasion d’apporter des éclaircissements et précisions concernant le transport maritime. Elle a notamment indiqué que la compagnie maritime a consenti jusqu’au 31 décembre 2023, un rabais, qui s’est traduit par un gel des prix depuis 2021 sur Saint-Martin.

Initialement prévue pour durer jusqu’au 31 juillet 2023, cette mesure sera poursuivie jusqu’au 31 décembre 2023. Cette aide a été mise en oeuvre au coût de 750€ par conteneurs de 40 pieds, et de 375€ par conteneurs de 20 pieds. Elle a été mise en place par la CMA-CGM dans "le but de protéger le pouvoir d’achat dans les outre-mer touchés par l’inflation". «Cela témoigne de nos efforts et de notre implication envers les territoires ultramarins », confie la directrice. La prolongation éventuelle de cette mesure est en discussion.

Elle a également rappelé qu’aujourd’hui, CMA-CGM décharge dans le port de Sint Maarten 13 000 conteneyrs sur un total de 25 000 équivalents 20 pieds par an, représentant plus de 50% des parts de marché.  La moitié des conteneurs va ensuite du côté français. Mais cette situation ne va pas perdurer car ces navires ne répondent plus à la réglementation en vigueur sur les émissions carbone. Cela va être remplacé par un navire de 7700 équivalents 20 pieds, répondant aux normes.

La ligne Havre-Sint-Maarten ne sera plus directe, elle fera escale à Pointe-à-Pitre. En effet, en  Guadeloupe ou en Martinique leurs infrastructures se modernisent et s’adaptent, les navires qui y font escale, transportent actuellement 3300 équivalents de 20 pieds et ils devront être capables d’accueillir des navires de 7700 conteneurs de 20 pieds. Après transbordement dans ces ports sur feeders, les conteneurs arriveront à Sint-Maarten en 11 jours, au lieu de 9 actuellement.

Ces changements font partie de la nouvelle réglementation concernant la navigation maritime et applicable à compter de janvier 2024. Des frais supplémentaires sont imposés aux prioritaires de navires qui émettent des gaz à effet de serre au-delà des limites fixées qui seront prises en compte sur le coût du transport. « Tout navire devra donc désormais payer pour son émission carbone », déclare Liliane Hohl. « En effet, cette nouvelle loi vise à accroître la demande et l’utilisation des carburants renouvelables à faible teneur en carbone dans le secteur maritime.

C’est pourquoi la CMA-CGM s’est engagée dans un vaste plan d’investissement et de remplacement progressif de ses 500 navires, vers une propulsion au gaz naturel liquéfié liquide, qui vise à réduire ses émissions carbone de -20% dès 2030 et à parvenir à 0 en 2050.

Siya TOURE