24.11.2023

Il est accusé d'avoir agressé un agent de sécurité d'un supermarché

Depuis la prison de Basse-Terre, G.C comparaissait la semaine dernière au tribunal correctionnel de Saint-Martin où il était jugé par visioconférence. Ce dernier est accusé d’avoir violenté un agent de sécurité et d’avoir proféré des menaces de mort.  

Cette affaire avait déjà été présentée devant le tribunal. G.C avait été reconnu coupable et condamné à six mois d’emprisonnement par jugement en date du 8 juin 2023 et a été condamné à verser 700 euros de dommages et intérêt au titre du préjudice moral. L’accusé a fait opposition du jugement. « Pourquoi avez-vous fait opposition ? », interroge la juge. « Je n’étais pas présent lors de l’audience et les gendarmes m’ont indiqué que j’avais une seconde chance en faisant appel pour m’expliquer », répond-t-il. 

En effet, les faits se sont déroulés en mars 2022. Les gendarmes interviennent dans un magasin aux alentours de 19h30, suite à une rixe impliquant un client du magasin et un agent de sécurité. 

G.C est dans une file d’attente de la caisse du magasin. Selon l’agent de sécurité, l’employée de l’accueil du magasin lui demande d’intervenir suite à l’attitude d’un client agressif envers une jeune femme. Ainsi, il demande au client de parler moins fort mais celui-ci se rapproche très près de lui. Par conséquent, l’agent le repousse mais G.C revient et lui porte un coup de poing. Il dira également que G.C l’a menacé de mort, ce qui est confirmé par des témoins présents sur les lieux. 

Les gendarmes exploitent les vidéos de surveillance du magasin. Elles montrent l’agent de sécurité s’approcher calmement de l’accusé, ils discutent mais G.C paraissait énervé. La suite de la vidéo confirme les propos de l’agent. « G.C porte le premier coup de poing sur la poitrine et c’est en réponse que l’agent de sécurité lui porte un coup de poing au visage entraînant une ITT de 4 jours au client », indique la juge. Pour l’accusé, même s’il parlait peut-être fort, il n’a pas été le premier à pousser ni à porter des coups, mais avoir simplement répliqué, dit-il. De plus, il n’a pas reconnu les menaces de mort. 

Un autre témoignage, celui de la responsable de l’accueil du magasin corrobore la version de l’agent de sécurité. « Un client désagréable s’est présenté à la caisse numéro 1 face à l’accueil. Il parlait à ma cliente mais celle-ci ne le regardait pas, l’ignorait et tournait la tête pour ne pas le voir. Ainsi, j’ai appelé la sécurité pour calmer la situation, malheureusement la situation a dégénéré », explique-t-elle. 

« Le client a commencé à pousser l’agent, celui-ci l’a repoussé pour lui demander de se calmer, un autre agent est intervenu pour les séparer mais le client a essayé de donner un coup de poing au premier agent et celui-ci a riposté en retour », poursuit-elle. « Je ne sais pas si le client l’a touché en essayant de lui porter le coup mais il l’a menacé de mort », complète la responsable de l’accueil. D’autres personnes témoigneront de l’attitude agressive de ce client de manière récurrente, notamment le second agent de sécurité venu en soutien indique connaître l’accusé et avoir été agressé par le client, ce que contredit G.C. 

Pour le prévenu cela ne s’est pas passé comme ça, « je parlais avec la dame, d’habitude on se parle un peu fort parce que c’est un garçon manqué, c’est une femme mais elle se comporte comme un garçon », précise-t-il à la juge. « Ce jour-là, j’avais bu un peu je ne vais pas mentir, mais je n’ai rien fait de mal, la cliente se sentait bien, nous discutions, je n’ai jamais menacé de mort, je me suis simplement défendu. Lorsqu’il (l’agent) est venu vers moi il me regardait mal avec insistance et méchanceté et je ne voyais pas ce que je faisais de mal », ajoute-t-il. 

Pour le parquet, les différentes versions des témoins sont concordantes. Au regard des faits qui ont été commis et en récidive légale, le vice-procureur requiert une peine de six mois de prison à l’encontre de G.C.

Enfin, en dernier mot pour sa défense, G.C déclare « je ne comprends pas pourquoi vous me condamnez, c’est lui qui m’a tapé en premier », rappelle G.C. « C’est moi la victime et là on dirait que je suis l’agresseur. J’aurais aimé que vous soyez un peu plus cool », demande-t-il. « Je suis désolé, mais je ne pense pas mériter autant de peine parce que j’ai été agressé et que j’ai mal parlé. Un aménagement me ferait du bien pour me réintégrer dans la société et pour me donner une seconde chance », conclut-il.  

Après délibération, le tribunal l’a déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à  six mois de prison ferme. 

Siya TOURE