29.11.2023

CEES : un premier trimestre encourageant

Le 21 août dernier, 43 jeunes saint-martinois « élèves-athlètes » faisant partie du centre d’excellence et d’éducation par le sport entamaient une rentrée anticipée au collège Soualiga.

Plus de trois mois après la rentrée, Charles-Henry Palvair, directeur du CEES se dit satisfait sportivement de ce premier trimestre. Ils sont 43 à avoir intégré les centres de perfectionnement territoriaux, football, basket-ball et athlétisme. 13 sont en 6e (2 athlètes, 5 basketteurs et 6 footballeurs),  9 en 5e (2 athlètes, 4 basketteurs et 3 footballeurs), 10 en 4e (2 athlètes, 4 basketteurs et 4 footballeurs), enfin 9 en 3e, (3 basketteurs et 6 footballeurs). Les deux restants sont des partenaires d’entraînement. 

Cependant, « comme les parents et les élèves nous avons subi une rentrée scolaire chaotique », regrette-t-il. En effet, la rentrée des élèves-athlètes scolarisés au collège Soualiga, a été fortement perturbée suite à l’absence de plusieurs professeurs et à la fermeture de six classes modulaires qui n’étaient pas aux normes, elles le sont aujourd’hui. 

« Ils n’ont pas eu le premier trimestre qu’ils auraient dû avoir. Pour autant, très peu se retrouvent avec des moyennes exécrables », indique le directeur du CEES. « Après la santé des enfants, l’aspect scolaire est prioritaire pour nous, auquel nous restons attentifs, puis vient le sport », insiste-t-il. 

Malgré cette perturbation, les entraînements sportifs se sont déroulés comme prévu, tous les jours de la semaine de 16h à 18h sauf le mercredi. Dans la discipline du basket, les jeunes sont encadrés par deux cadres techniques, dont le directeur du CEES. Ils bénéficient également de la venue ponctuelle d’un troisième cadre technique et d’une quatrième personne s’occupant de l’activité physique adaptée. Au football ils sont 3 cadres techniques et 2 en athlétisme.

« Depuis le retour des vacances de la Toussaint les choses ont repris normalement pour le scolaire mais ce premier trimestre ne sera pas celui qu’on attendait. Nous poursuivons ce que nous avons prévu de faire et espérons que le second trimestre soit plus concret et équilibré », souhaite Charles-Henry Palvair. 

Par la suite, le CEES a mis en place des cours de soutien en anglais, français et mathématique. La semaine dernière une quinzaine d’élèves sur les 43 ont débuté les cours. Ils ont lieu le samedi de 8h30 à 10h au collège Soualiga, avec les mêmes professeurs présents lors de la période d’intégration en août. Ces professeurs ont été sélectionnés par le CEES pour assurer les trois matières. Les cours auront lieu tous les samedis hors vacances scolaires. 

De plus, pendant les vacances de Noël, « nous aurons une action scolaire et sportive les 26, 27, 28 et 29, comme pendant la période d’intégration, les élèves auront cours le matin et l’après-midi sera dédié à l’entraînement », annonce le directeur du CEES.

En outre, le directeur du CEES ainsi que les responsables du suivi scolaire des trois disciplines et les directeurs techniques assisteront aux premiers conseils de classes de leurs jeunes-athlètes, cela permettra de prendre des informations pour faire un premier « bilan » qui sera discuté lors d’une rencontre entre les parents, les enfants, le CEES et l’Éducation Nationale le 20 décembre prochain. Ce même jour, Charles-Henry Palvair s’entretiendra avec le vice-recteur, il lui fera part de certaines propositions et demandes. 

Par ailleurs, le centre d’excellence et d’éducation par le sport a vocation de porter d’autres missions en plus d’assurer l’aspect sportif et scolaire. « Nous voulions assurer le transport des élèves entre l’entraînement et le domicile, pour les parents qui ne pouvaient pas. Nous n’avons pas pu le mettre en place pour des raisons pratiques mais ça devrait être fait d’ici la rentrée de janvier pour soulager certains parents », convient le directeur. 

Le CEES apporte également un soutien financier, notamment pour les accessoires des élèves, comme pour les chaussures de foot, basket ou athlétisme. « Il nous faut accompagner chaque fois que c’est possible financièrement les parents », considère-t-il. Un suivi médical est aussi assuré par le CEES. « Un partenariat est en place avec la caisse territoriale des oeuvres scolaires et cantine (CTOS) afin de préparer des plats spécifiques à nos jeunes. Ils ont 8h de sport intensif par semaine, il est donc important qu’ils aient une alimentation correcte », souligne-t-il. 

Enfin, si le directeur du CEES reconnaît qu’il y a des choses qui seront mieux faites l’an prochain, « nous demandons de la bienveillance, car nous faisons quelque chose qui n’a jamais existé sur ce territoire et nulle part ailleurs dans une organisation française, c’est-à-dire préparer des enfants qui ne sont pas encore en âge ou qui le sont presque pour intégrer des structures de haut niveau et de les préparer dans leur environnement géographique. Puis penser à tout ce qui doit être dans l’accompagnement santé, nutrition, sportif, scolaire et organisation », poursuit Charles-Henry Palvair. 

Concernant l’organisation, « nous avons dû investir dans des casiers au sein du collège car nous avions des enfants qui arrivaient avec un sac très lourd pour l’école et un autre sac pour le sport, et il fallait bien le poser quelque part. Ce sont des petits détails mais qui font la différence », estime-t-il. 

En conclusion, « nous avons des élèves-athlètes heureux, c’est la première fois qu’on leur réclame un tel niveau d’exigence et de concentration ce qui va les forger pour plus tard et le plus important est qu’ils font ce qu’ils aiment », exprime le directeur du CEES. « Bien qu’il soit difficile dans notre société de réussir des choses folles, nous considérons que la base de notre action est tournée vers cette envie de besoin et de détermination pour les enfants de ce territoire. Quelles que soient les difficultés, nous resterons focus sur nos missions et objectifs », conclut Charles-Henry Palvair. 

Siya TOURE