29.12.2023

Encours des prêts accordés par les banques : + 19 % en un an à Saint-Martin

«L’encours des prêts accordés par les banques à Saint-Martin s’élève à un peu plus de 600 millions d’euros, en hausse de +19 % sur un an », d’après les dernières données de l’institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) au 30 septembre 2023. Cette dynamique touche aussi bien les entreprises (+23%, dont +41% de crédits d'investissement) que les ménages (+12%, dont +11% de crédits immobiliers). 

Dans une période «d’incertitude générale et de relèvement des taux d’intérêt », indique Thierry Beltrand, directeur de l’Iedom, cette situation montre que les chefs d’entreprises et les ménages Saint-Martinois «gardent leur confiance dans l’économie locale et continuent d’investir». 

Au niveau des ressources, les banques locales ont collecté un peu moins de 550 millions d’euros, en stagnation depuis un an soit + de 0,3 %. Mais entre juin et septembre 2023, cela a diminué de 1,6 %. «Cette fois, la situation a été encore plus contrastée entre agents économiques, puisque les ménages ont accru leurs actifs financiers dans les banques de 4 %, alors que les entreprises en ont perdu -0,3 % », explique le directeur de l’Iedom. 

Ainsi, cela montre que les entreprises, du moins certaines d’entre elles, commencent à avoir des difficultés de trésorerie et sont obligées de puiser dans leurs dépôts chez les banques, afin de rembourser leurs prêts garantis par l’Etat (PGE) ou pour faire face à l’augmentation de leurs charges. 

Quant aux ménages, il faut distinguer «ceux pour qui tout va bien» et qui réallouent leurs dépôts à vue dans des placements plus rémunérateurs (comptes sur livrets, dépôts à terme etc) et ceux qui souffrent de l’inflation et puisent dans leurs réserves pour faire face à leurs dépenses quotidiennes », convient Thierry Beltrand.

Depuis plusieurs trimestres, les crédits ont dépassé les dépôts à Saint-Martin. Cela signifie que «les banques locales sont obligées d’aller chercher des ressources à l’extérieur pour financer les prêts qu’elles accordent aux entreprises et aux ménages», poursuit-il. Or, «le coût de telles ressources a beaucoup augmenté depuis plus d’un an et cette situation explique que les taux d’intérêt ont aussi beaucoup augmenté. Notamment pour les crédits à l’habitat, qui sont passés de 1 % environ à plus de 4 % aujourd’hui», conclut le directeur de l’Iedom. 

Siya TOURE