16.01.2024

"Le moi sans écrans" a été lancé par les services de l'Éducation nationale

Les services de l’éducation nationale de Saint-Martin, en collaboration avec la préfecture et la Collectivité ont lancé la campagne « le moi sans écrans ». Cette campagne de prévention et d’information se déroulera pendant un mois dans le cadre du parcours éducatif santé du lundi 15 janvier au 9 février prochain. Elle vise à mettre en lumière « la problématique sociétale »,  des risques liés à l’usage des écrans et des réseaux sociaux auprès des enfants et adolescents. 

En effet, les écrans font partie du quotidien de la plupart des familles que ce soit avec le smartphone, la tablette, la télévision, l'ordinateur ou encore la console de jeux. En moins d'un quart de siècle, les nouvelles technologies numériques se sont ancrées dans presque toutes les activités humaines de tous les âges de la vie. La crise sanitaire et les confinements l’ont notamment accentué chez la jeunesse.

Selon Olivier Beaufour, chargé de mission de l’Éducation nationale à Saint-Martin, ce « problème sociétale » est un véritable enjeu qui doit être abordé par toutes les parties prenantes, notamment les parents, les institutions et les adolescents. Autrement dit, il est nécessaire de sensibiliser les jeunes et les enfants à ce sujet afin de les responsabiliser, accompagner les parents qui sont souvent dépourvus face à cette problématique et soutenir les professionnels au contact des enfants. « Nous nous rendons compte que les écrans et les réseaux sociaux provoquent les mêmes effets addictifs que peuvent donner le tabac, l’alcool ou encore la drogue, où un manque s’installe », alerte-t-il. 

Une exposition excessive aux écrans, notamment à internet, ou leur gestion inappropriée peut entraîner des risques et des effets sur la santé mentale ou physique des enfants tels que sur le sommeil, la vision, des troubles du comportement ou encore la prise de poids. L’écran expose aussi les enfants et les jeunes à des contenus violents et à caractère pornographique. 

« Pas d’écran avant 3 ans » 

Dans la société actuelle où le numérique prime de plus en plus, élever un bébé constitue un double défi pour les parents, non seulement ils doivent s’adapter aux changements liés dans le développement de l’enfant, mais aussi aux évolutions technologiques, « qui bouleversent toutes les sphères de la vie quotidienne ». «  Nous voyons à plusieurs reprises des petits avant 3 ans sur des tablettes », constate Cyril Clavel, médecin de l’éducation nationale. « Avant l’âge de 3 ans, aucun écran », insiste-t-il. 

D’après plusieurs études scientifiques, les écrans avant l’âge de 3 ans ne sont pas essentiels au bon développement de l’enfant et ne doivent pas empiéter sur le temps libre pour jouer, imaginer et communiquer. 

Au vu de ces constats, ces études préconisent de sensibiliser les parents à l'importance d'un usage raisonné et raisonnable des écrans pour les enfants, mais aussi de mieux les accompagner dans cette parentalité numérique. Au fur et à mesure que chaque génération expérimentait de nouveaux usages, de nouvelles règles et de nouvelles habitudes devaient être créées. Il en va de même pour les écrans, mais beaucoup de parents d’aujourd’hui n’ont pas grandi avec tous ces écrans. 

« Dans une situation typique où la télévision est allumée dans le salon et l’enfant joue dans un coin, le son et la lumière de l’écran stimulants pour le cerveau de l’enfant, le distrairont et donc cela va l’empêcher de se concentrer et à se focaliser moins sur son attention », explique Cyril Clavel. 

Selon le médecin de l’éducation nationale, le danger des écrans chez les plus petits, jusqu’à 3 ans est qu’ils ne parviennent pas à distinguer la fiction de la réalité. Tout ce qu’ils voient, fait partie pour eux du monde réel. Et à travers celui-ci, ils développent leurs habilités motrices et leurs imagination. Le temps passé devant l’écran les éloigne de leurs activités essentielles, tout en perturbant leur rapport à eux-mêmes et avec les autres. En d’autres termes, une surexposition des écrans avant 3 ans peut donc entraver le développement de l’enfant, voire le ralentir. 

L’objectif de cette campagne n’est pas de culpabiliser les parents, mais de leur faire prendre conscience des risques potentiels liés à une mauvaise utilisation des écrans, sans pour autant les diaboliser, de même pour la jeunesse. 

Nous verrons dans un prochain article l’enquête menée par les services de l’Éducation nationale auprès des élèves de grandes sections de la maternelle, CM2,  6e, seconde et terminale des établissements scolaires de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. De plus, nous verrons les actions mises en place et certaines solutions données à la jeunesse et aux parents. 

Siya TOURE