18.01.2024

Croix-Rouge : six ateliers pour renforcer l’estime de soi

 

Une soixantaine de personnes bénéficiaires de l’aide alimentaire de la Croix-Rouge de Saint-Martin ont participé au projet image de soi, lien et insertion sociale lancé l’an passé par la Croix Rouge de Saint-Martin. Ce programme innovant avait pour ambition de sortir d’une logique d’assistance pour s’orienter vers l’accompagnement durable des personnes et de renforcer leur estime de soi.

Six ateliers différents ont eu lieu pendant un an à la Maison Croix-Rouge à Concordia. Ils ont été animés par intervenants de l’extérieur.

L’atelier photographie a été animé par le photographe, Souleyman Titah. « Le but était que les participants se réappropprient leur image avec l’outil de l’appareil. Pour cela, je leur ai appris les bases de la photographie», explique-t-il. «Même les personnes qui n’étaient pas à l’aise d’être photographiées ont pris confiance en elles, se sont ensuite senties suffisamment à l'aise pour être prises en photo », poursuit-il. «Nous avons aussi collaboré avec la socio-esthétique afin de créer un reportage artistique », ajoute-t-il.

Alexia Carole est intervenue dans le cadre de l’atelier de la socio-esthétique. Les participants ont appris pu apprendre à prendre soin d’eux et à se réapproprier leur corps, en créant des produits cosmétiques comme le savon, chantilly corps, pour instaurer une routine de soin.

Dans un cadre de coaching professionnel, Alexandra Viotty, consultante, a apporté aux usagers « des outils de développement personnel et professionnel et un accompagnement de la même façon qu’en entreprise », développe-t-elle.

La réinsertion sociale étant visée, il était important selon la coach que les participants aient un regard introspectif et rétrospectif, «pour faire un lien avec leurs expériences passées parfois douloureuses qui nécessitent parfois de déplacer la notion de l’échec. Il était important de permettre la revalorisation de soi, de ses compétences en termes de savoir-faire et de savoir-être », complète la consultante.

Un atelier d’art-thérapie était également donné dans le cadre de ce projet par Soline Duffieux, directrice médiatrice artistique en relation d’aide. Celle-ci a proposé un espace sécurisé de création artistique libre autour des médiums. «La réalisation de ces œuvres n’avaient pas pour but de rechercher de l’esthétique, mais de laisser s’exprimer l’univers intérieur des participants, conscient et inconscient, autour d’un thème proposé, que chacun s’autorise à créer, se découvre capable et s’exprime librement » définit-elle.

Enfin, l’atelier psychomotricité, animé par la psychomotricienne Amanda Arnell, consistait à retourner aux bases sur les appuis au sol, la respiration, les articulations, à revivre un apaisement corporel, bien-être, se relaxer « et pouvoir être conscient de ce que les participants sont au fond d’eux-mêmes et de ce qu’ils désirent ».

Le taux de participation à ces ateliers a largement dépassé les prévisions de l’équipe de la Croix-Rouge. En effet, « lors du début de ce projet, j’expliquais aux intervenants de s’attendre peut-être à une ou deux personnes par atelier, en raison des usagers que nous souhaitions cibler », raconte Farah Viotty.

Étonnamment, sur 10 mois, 60 personnes ont participé aux 47 ateliers, cela représente 228 contacts. « Il y a eu un pic de participants en avril, suivi d’une baisse en novembre et décembre. Cela peut s’expliquer par la réinsertion de certains que ce soit pour l’emploi, la formation ou encore le RSMA », explique la directrice de la Croix-Rouge. L’âge moyen était de 47 ans et 35% des bénéficiaires étaient des femmes et 65% des hommes.

En conclusion, la directrice de la Croix Rouge se dit satisfaite. Ce programme était important pour elle car il qui représente l’essence même du travail de ses équipes. Les actions et les objectifs de ce programme ont été atteints. Ce projet a aussi permis d’observer la nature des relations de la personne avec les autres et le groupe, de découvrir les potentialités et difficultés des usagers en situation d’ateliers ou encore créer une histoire commune.

Siya TOURE