06.02.2024

La COM veut s'inspirer d'un système éducatif bilingue canadien

La jeunesse. Le bilinguisme. Deux thématiques chères au président de la Collectivité Louis Mussington. Depuis des années, il milite pour le développement de l’apprentissage des deux langues au sein des écoles et ne cesse de citer l’article de la loi organique le permettant. Avec ses équipes, il s’est ainsi intéressé au système éducatif de la seule province canadienne ayant rendu officiel l’enseignement bilingue français-anglais, celui du Nouveau-Brunswick.

Une visite de terrain a été décidée. Louis Mussington l’avait annoncée lors de son discours du 14 juillet dernier. Une délégation devait se rendre dans le Nouveau-Brunswick afin d’observer les méthodes d’enseignement bilingues. Programmé initialement en septembre, le voyage a été reporté à fin novembre, du 20 au 1er décembre.

Une délégation de huit personnes a été formée. Elle était composée de représentants de la Collectivité et de l’Education nationale* : le président de la COM et une élue (Annick Petrus), trois agents de la COM (chargés de mission), une agente de l’Education nationale en charge de l’expérimentation du bilinguisme dans le premier degré, d’un enseignant bilingue math-français-anglais et d’un enseignant référent en classes bilingues expérimentales. Les agents de la COM sont partis dix jours et ceux de l’Education nationale cinq jours. Quant au président, il est parti quatre jours.

La COM a pris en charge les frais de déplacement des agents et élus de la COM et s’est engagée à couvrir ceux des trois représentants de l’Education nationale. Le coût total du voyage était estimé début novembre à quelque 46 000 euros. Un déplacement important en termes financier et humain, avec un enjeu stratégique pour le territoire. Et justifié par «l’impérieuse nécessité de la finalisation des travaux relatifs à la convention entre la Collectivité et le ministère de l’Education» en ce qui concerne l’enseignement bilingue.

Que cette délégation a-t-elle appris auprès des autorités éducatives canadiennes ? Comment celles-ci fonctionnent-elles ? Quelles méthodes pourraient être dupliquées ? Une convention de partenariat pourrait-elle être envisagée ? Sollicitée par nos soins, la  Collectivité n’a pas souhaité communiquer sur son retour d’expérience. Pour quelles raisons, elle ne les a pas non plus précisées.

La seule communication s'est résumée à un post du président Louis Mussington sur sa page Facebook. Fin novembre, il a écrit qu’il avait été reçu par le consul général de France dans les provinces atlantiques du Canada et par l’expert chargé de développer, au sein du consulat, la coopération décentralisée et les relations économiques francophones entre les collectivités locales du Canada atlantique et de la France et qu’ils avaient discuté «des axes de coopération possibles [entre les deux territoires]». Aucun autre détail concernant le voyage n’a été révélé.

En consultant la page Facebook du consulat de France, on a appris que la délégation saint-martinoise a aussi été reçue par le recteur de l’université de Moncton, l’équipe du collège communautaire du Nouveau-Brunswick, le Premier ministre, le ministre de l’Éducation et la Sherpa du Premier ministre. Le consulat précise en outre que la délégation saint-martinoise a visité plusieurs structures éducatives à Bathurst, Moncton, Fredericton et Saint-John.

Dans l’attente maintenant d’apprécier la concrétisation des actions imaginées lors de ce voyage sur le territoire saint-martinois.

* Selon la délibération du conseil exécutif.

Estelle Gasnet