18.03.2024

Le président de la fédération française de football a rencontré les représentants des clubs de l'île

«Il n’y a pas de football sans terrain», affirme Philippe Diallo, président de la fédération française de football (FFF) en visite jeudi dernier à Saint-Martin dans le cadre d’un voyage officiel aux Antilles. Lors de cette journée, plusieurs sujets ont émergé avec Aristide Conner, représentant de la ligue de football et les clubs de Saint-Martin ainsi que les officiels de la Collectivité et de l’État. Philippe Diallo a souhaité montrer l’attachement de la FFF à la Caraïbe. «Je ne souhaite pas que l’éloignement avec l’hexagone se traduise par un sentiment d’isolement», exprime-t-il.

Un attachement déjà affiché par la fédération française de football lors du passage de l’ouragan Irma en 2017, « à cette époque, la FFF s’est mobilisée pour récolter des fonds afin de soutenir Saint-Martin dans sa reconstruction », rappelle-t-il.  Par ailleurs, le président a pu mieux saisir les réalités du football saint-martinois, visiter les installations sportives et se faire une opinion sur les besoins et aspirations du football à Saint-Martin, qui compte près de 1 100 licenciés, dont 14% des femmes.

Depuis le passage de l’ouragan, Philippe Diallo «a constaté que depuis Irma, les rénovations des infrastructures n’ont pas été menées à leur terme », établit-il. De ce fait, lors d’une entrevue avec Louis Mussington, président de la Collectivité, Philippe Diallo a fait part de la nécessité à doter le territoire des équipements nécessaires. En effet, « la présence de plusieurs clubs dans le même stade rend difficile le développement du football, autrement dit former les jeunes », indique un représentant de club. Le président de la fédération se dit prêt à finaliser les travaux de reconstruction comme celui du stade JL Vanterpool afin que Saint-Martin puisse accueillir à domicile ses homologues, ainsi éviter d’’engager des frais «importants» pour se rendre sur les îles voisines. 

Le transport a été un autre des débats importants, puisque ceci est de plus en plus coûteux. Cependant, selon Philippe Diallo, les questions de transports et d’infrastructures dépassent la FFF, car c’est avant tout un problème d’aménagement du territoire, de politique publique, des compagnies aériennes. Toutefois, la fédération française de football peut s’y associer en apportant des fonds d’aide au football amateur. « Nous étudierons si nous pouvons flécher des sommes sur le transport pour apporter une contribution au coût prohibitif des billets qui freine les déplacements des jeunes et équipes sur toute la zone caraïbes », indique-t-il. 

Une autre interrogation soulevée par les représentants des clubs était le manque de ballons et autres équipements et la difficulté d’obtention de matériels. À ce propos, le président a été surpris que l’on puisse l’interpeller sur le sujet ; la FFF ayant l’un des plus gros contrats d’équipements au monde avec une grande marque lui garantissant le matériel nécessaire à distribuer aux clubs. 

«Les dirigeants des ligues de la région doivent faire des commandes à des moments précis dans l’année pour que la fédération puisse remplir des containers pour des questions de coût de transport et ainsi les envoyer », explique-t-il. Mais « il se trouve que les ligues n’ont pas pu rendre les commandes dans les délais impartis », d’où l’absence de ces matériels. Philippe Diallo a assuré qu’à son retour en France, un conteneur rempli de ballons et autres équipements sera envoyé dans les meilleurs délais, car « il n’y a aucune raison que vous ne les ayez pas puisqu’il y en a ». 

Concernant l’avenir du football de Saint-Marin, le président de la FFF a rapidement remarqué la particularité de la géographie de l’île, dans la mesure où la plupart des athlètes regardent vers l’ouest plutôt que vers l’est. « Beaucoup voient leur avenir du côté de la Concacaf, États-Unis, Canada plutôt qu'en Hexagone », constate-t-il. À cet égard, il a annoncé que dans les prochaines semaines à venir la fédération entamera « un travail sérieux » sur le sujet pour examiner les conditions juridiques sportives  économiques et politiques. 

Enfin, avant de conclure l’échange, Philippe Diallo a tenu à adresser un mot à la jeunesse qui, pour lui, est un élément essentiel, puisque la fédération française de football compte aujourd’hui, 2,3 millions licenciés, dont 1 million de mineurs, et 99,99 % de licenciés joueurs et joueuses qui ne sont pas « dans la lumière ». « Nous avons donc une mission qui va au delà du rectangle vert, mais une mission d’éducation, de transmission de valeur qui est une mission d’intérêt général. La FFF souhaite de manière forte mettre en place des dispositifs qui vont permettre de renforcer cet intérêt général au service de la jeunesse », considère-t-il. 

Si le combat est d’aller vers l’excellence sportive, « c’est aussi accompagner nos jeunes pour un monde meilleur demain », ajoute-t-il. Ainsi, il demande aux représentants des clubs d’être les messagers de cet engagement auprès de la jeunesse, aux côtés de la fédération. 

Siya TOURE