09.10.2024

Violences conjugales : quatre mois de prison avec sursis pour avoir violenté sa femme

Le tribunal de proximité de Saint-Martin a condamné jeudi dernier un homme à quatre mois de prison avec sursis pour avoir violenté sa femme, lui entraînant une ITT de cinq jours. Les faits remontent au dimanche 5 mai dernier, K.M, homme de quarante-huit ans, rentre chez lui alcoolisé au milieu de la nuit dans sa maison située aux Terres basses. C’est alors qu’une dispute éclate avec sa femme avec qui il est marié depuis 2021. Au milieu d’insultes, le fonctionnaire de l’Etat l’immobilise en lui attrapant le bras, lui tire les cheveux et la gifle cinq fois avant de tenter de l’étrangler.

Suite au signalement, la gendarmerie intervient aux alentours de 5h40 et constate l’alcoolémie de l’homme par éthylotest. L’épouse, d’origine américaine, est emmenée tremblante à la gendarmerie où sa déposition sera prise. 

«J’ai commis l’inexcusable, elle ne méritait pas ça» admet K.M après la lecture de son acte de saisine à l’audience. «J’étais en rage mais je n’ai aucun souvenir de l’avoir tapée», confie-t-il. Durant son temps de parole, l’homme qui ne nie aucunement avoir violenté sa femme, repose sa défense sur «des problèmes de couples profonds». Divorcé d’un premier mariage, il assure ne jamais avoir été violent auparavant.

Après une pause durant laquelle l’épouse est rentrée aux États-Unis, le couple envisage un divorce à l’amiable. Le jour de l’audience, elle est présente à ses côtés et ne souhaite ni se constituer partie civile, ni dommages et intérêts. Un argument de taille pour l’avocate de l’homme, Cécilia Dufetel : « Étant Américaine, au moment où elle a été amenée au poste, elle n’avait pas compris pour la plainte, ce qui explique pourquoi elle ne souhaite pas se porter partie civile aujourd’hui. Monsieur M. a un travail avec beaucoup de pression, il n’a plus de contact avec ses filles de vingt ans, sa femme ne travaille pas, elle développe des addictions, entretient une autre relation amoureuse virtuelle, ils n’arrivent plus à communiquer... Quelle que soit l’éducation, les gens peuvent perdre pied », déclare l’avocate. 

Les problèmes d’alcool de K.M sont aussi pointés du doigt. En 2009, il avait  été arrêté pour conduite en état d’ivresse ce qui lui avait valu un stage de sensibilisation et un retrait de permis pendant quatre mois. L’homme décrit comme «en souffrance» reconnaît ses problèmes et affirme avoir recours à l’aide d’un addictologue et d’une psychothérapeute. «Cela ne se produira plus» promet-il.

Après délibération, le tribunal déclare K.M coupable des infractions qui lui sont reprochées et le condamne à quatre mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple au lieu des quatre ans requis initialement par le procureur. Les faits ne seront pas inscrits à son casier judiciaire. L’homme peut faire appel de la décision.

Cyrile POCREAU